Prendre de la hauteur

Los Angeles c'est une plaine désertique. Sa côte est un paradis, souvent comparée à la Méditerranée (dont l'architecture s'en est d'ailleurs bien inspirée jusqu'à la limite du mauvais goût) mais lorsqu'on avance dans les terres, se révèle un climat sec à l'hiver doux mais à l'été insoutenable. Pour survivre, il faut alors prendre de la hauteur...


Et pour se faire, les montagnes enserrant a région permettent de se dérober à la suffocation du piémont. Abruptes, elles offrent un décor arride et cisaillent le ciel toujours bleu et découvert. Des centaines de chemins nous y mènent à travers Los Angeles et permettent notamment de découvrir le Getty, le Griffith ou les ruines du Echo Mountain Resort (auquel on accédait à la fin du XIXème siècle avec un funiculaire aujourd'hui fermé et qui, aujourd'hui, rend la montée un peu plus difficile). La vue est splendide et on découvre, avec parfois une certain angoisse, l’immensité de la zone urbaine, dont le déferlement n'est stoppée que par l'océan ... Une coulée de lave, dans laquelle la lave est exclusivement composée de béton: une coulée de béton.



En revanche, si vous souhaitez vous retrouver seul, face à la nature, dans la veine des voyages beatniks du siècle dernier, Los Angeles n'est pas la bonne destination. Quelque soit le trail les parkings sont envahis, les tenues multicolores revêtues et les chiens lâchés sur les chemins. Un grand amour paradoxal de la nature subsiste en Californie. Et ce sentiment est ancien et ancré dans la culture locale tant les étendues et la variété des paysages sont impressionnantes. Tout le monde, tous les week-end s'en va marcher dans les hauteurs avec sa famille. Mais pour s'y rendre, on utilise une voire deux voitures, on passe à Starbucks avant, on mange des petites rations dans ces produits sur-emballés (car ici on vend par exemples 4 carottes dans un emballage individuel), on prend une douche bien trop longue le soir-même, on arrose sa pelouse (dans le désert rappelons-le) et on allumpe le chauffage car il fait moins de 20°.


Dans ces pérégrinations vous aurez néanmoins l'occasion de tomber sur des perles rares. Le Getty museum en est un bon exemple. Bien que le nom s'apparente initialement à un très fortuné prospecteur de pétrole, ce lieu est non seulement superbe et épuré mais propose aussi une richesse artistique, tant en photographies, qu'en arts européens et primitifs américains hors du commun. Ah ... et il est gratuit ! Ce qui est un concept difficile à appréhender dans ce pays. De surcroît, le musée ne fermait ses portes qu'à 21h ce qui m'a permis de parcourir les salles d'art moderne et de découvrir notamment les mouvements artistiques sud-américains des années 50 bien moins représentés en Europe (et parfois à raison). L’exposition temporaire sur l'art pré-colombien était simplement incroyable, on en sortait aveuglée par cette fanfaronnade décomplexée d'or, de rubis et de diamant.


Je vous laisse sur les hauteurs d'Hollywood, au dessus de ces fameuses lettres blanches, bien moins glamour qu'imaginé, entre un réseau d'antennes téléphoniques et une station de traitement des eaux.


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