Se rendre de A à B

"La nuit approche, je cours, j'ai chaud, je suis essoufflé et je rate mon train, mon bus. Plus de taxi... Mais des gringos au loin et mon pneu est crevé."


Un cauchemar qui s'insinue progressivement dans l'esprit de celui s'installe à Los Angeles (Le choix des gringos est laissé au rêveur).

Cette prise de fin de journée provient de ma tentative pour me rendre au "Griffith museum" au sommet du parc du même nom. C'est à mi-parcours, le soir tombant et la lumière baissant, face à une pente qui ricanait de mon éreintement, que j'ai abandonné. Les distances ne sont plus les mêmes que sur le vieux continent. Je croyais me rendre paisiblement dans les hauteurs de Glendale mais j'avais mal estimé ce que représentait les nombreux blocs (distance entre deux croisements) qui me séparaient d'elles. Ici se dire "qu'on prend la quatrième à droite !" peut signifier une bonne quinzaine de minutes à vélo.


La collectivité abandonne donc le vélo ou la marche à pieds et c'est sur les parking lots des dinners, supermarchés et autres mall qu'on aperçoit les bourrelets luisants des consommateurs ventripotents. Car la marche à pieds pâtit encore davantage de la structure de la ville. Pour que l'ensemble des véhicules puissent passer sur un croisement dans un temps raisonnable, il n'est pas rare d'attendre, amer, 4 minutes face à cette main rouge désobligeante qui s'oppose à toi. Et tout se répète au prochain bloc ! 

Quelle est la malheureuse solution qui s'offre alors à nous ? Passer le conduit de conduire américain ! Bien que le prix d'environ 50$ soit ridicule par rapport son homologue français, je doute me lancer dans cette très  très laborieuse aventure. La perspective de me replonger dans une salle sombre pour passer le code, vérifier toutes les 3 secondes mon angle mort et remettre mes roues dans le sens de la route à chaque stop ne m'enchante pas mais sans doute devrai-je m'adapter pour ne pas vivre l’Hermite trop longtemps.

Mais l'ampleur, voire l'arrogance, de l'automobile apporte son lot de surprises ravissantes autant qu'étonnantes. Un soir de la semaine dernière qui se profilait autour d'une bière banale d'un pub sans importance s'est foncièrement métamorphosé ! Il a revêtu ses néons les plus phosphorescents pour m'accueillir avec ses ronflements carbonisés. De quoi je parle exactement ? D'un rendez-vous tunning bien sûr !


Peut-être faudrait il que je me teinte les cheveux, me tatou les flancs de signes chinois et investisse dans une 206 avec bas de caisses, double pot et néons multicolores ? Je vais y réfléchir ... 

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