Entre Caltech et Fillmore

Caltech !

Le paradis du chercheur zélé et créatif. Entre ses nombreuses colonnades et ses oliviers centenaires,  se dresse en son enceinte une grandiose bibliothèque entourée de bassins subtilement décorées et constamment entretenus. On est bien loin de l'affligeante université française de province où la température des salles en hiver rivalise avec celles de l'extérieur. Ici, tout est propre, les employés sont sympathiques et les étudiants ne fument pas de roulées entre deux cours. 



Ce n'est pas déplaisant bien que règne une impression de studio hollywoodien à ciel ouvert. Les étudiants qui parviennent à accéder à ce Graal verdoyant et protégé et sont des privilégiés. La page wikipedia de l'école donne les chiffres de 7% d'admission pour le bachelor, soit l'équivalent d'une licence étendue à 4 ans (https://en.wikipedia.org/wiki/California_Institute_of_Technology#Admissions), et est toujours dans le top 10 des meilleurs université au monde. Ce qui est étonnant est qu'ils cohabitent avec des thésards et des postdoc (qui souvent encadrent leurs projets) qui eux n'ont clairement pas eus le même parcours, j'en suis l'exemple vivant.


Mais c'est un laboratoire très stimulant et où se confrontent régulièrement les plus grands esprits scientifiques en géophysique. J'ai donc la sensation la plus exacerbée du "syndrome de l'imposteur" et cette question qui résonne entre mes deux tympans à chaque séminaire: "Je ne comprends même pas le titre ... Qu'est ce que je fais là ?". Par ailleurs ces séminaires sont vraiment intéressants et surtout nombreux. Je passe, dans mon précédent établissement de ... Jamais, à 5 par semaines. On ne se joint pas à toutes les séances mais cela démontre du dynamisme permanent du lieu. Ceci est supporté par le recrutement d'un très grande quantité d'étrangers, absolument émerveillées de pouvoir joindre le laboratoire, qui rentrent rapidement en compétition les uns avec les autres. La "course aux papiers" comme on l'appelle !


Néanmoins, au delà des quelques prises de bec sur les théories fractales de distribution des failles et autres calculs des probabilités de distribution des perturbations de densité des matériaux post-perovskite, l'atmosphère est très laid back ! Cela signifie que très probablement personne ne viendra jamais te dire ce que tu dois faire: agréable mystérieux voire inquiétant ! Mais il me faudra encore quelques semaines avant de m'y faire pleinement.


Mais pourquoi Fillmore ?

Eh bien Fillmore c'est mon nouveau chez moi, mon cocon, ma petite bulle, mon petit endroit de paradis. Trêve de niaiserie parce que de l'extérieur ça renvoie davantage l'idée du maison de passes (avec des palmiers).


Ma chambre est celle située au premier étage de la maison de droite. Pas à me plaindre ! Les entrailles de cette petite chaumière sont bien plus plaisants que son squelette (j'ose espérer que Finkielkraut à la même chance).


Cela situe au sud de Pasadena, à 10 minutes à vélo de Caltech, un supermarché à deux pas, le train vers Downtown de l'autre côté de la rue et de surcroît un loyer peu élevé. Autant dire que j'ai bien fait de ne pas prendre cet appartement onéreux, vide et habité par des élèves trop riches d'une école trop chère de design automobile trop futile. Allez je vais faire cuire mes courgettes et mes champignons, parce que oui je vis uniquement avec des végétariens !

Comments

Popular Posts